Sans doute inspiré par sa mère, professeur de piano, Michel Warlop étudie la musique aux conservatoires de Douai et de Lille, dès ses 6 ans, puis au conservatoire de Paris à 13 ans, avec le même professeur que Yehudi Menuhin.
1928 Premier prix au Conservatoire de "Chant, violon, et Direction". Mais Michel est déjà passionné de jazz, dans lequel il va rapidement s'épanouir.
1930 Premiers enregistrements dans l'orchestre de Grégor et ses grégoriens. Dans cet orchestre très réputé, il va être immédiatement remarqué par beaucoup d'autres musiciens, avec lesquels il va également collaborer : Django Reinhardt, Stéphane Grappelli, Alix Combelle, Raymond Legrand (père de Michel Legrand), ainsi que des musiciens de jazz américains de passage à Paris. Comme beaucoup de musiciens de jazz de l'époque, y compris Django, il accompagne également de nombreux chanteurs et chanteuses populaires. Ses références : Joe Venuti (v), Eddie Lang (g), et Eddie South (v), avec lequel il aura l'occasion de jouer lors de son passage à Paris en 1937. Il étudie également la technique des meilleurs jazzmen américain qu'il va écouter à leurs passages à Paris, comme Benny Carter, Coleman Hawkins, Bill Coleman ... Le chef d'orchestre Jacques Helian aurait dit qu'il considérait que Michel Warlop était aussi doué que son ami Stéphane Grappelli.
En tant que violoniste, compositeur, et arrangeur, Michel Warlop a formé son premier orchestre, "Les syncopators de Chicago", avec lequel il enregistre en 1933 et 1934 sous le label Sonobel.
1934 Rencontre avec Django Reinhardt, à l'occasion d'un enregistrement avec le chanteur Jean Sablon. Ils se retrouveront devant les micros en 1935 et 1936 Warlop accompagnera également d'autres chanteurs et chanteuses de variétés : Maurice Chevalier, Charles Trenet, Eduth Piaf ... Tea for two, enregistré en 1937, avec Django Reinhardt.
1939 Michel Warlop est mobilisé par l'armée. Fait prisonnié par les allemands en 1940, il sera libéré en 1941 pour raison de santé. Durant sa détention, il compose deux oeuvres pour orchestre de jazz : "Le noël du prisonnier", et "Swing concerto", enregistré à son retour en France.
1941 De retour à Paris, il rejoint l'orchestre de Raymond Legrand, dans lequel il retrouve des anciennes connaissances d'avant guerre. Il crée également un "Septuor à cordes", avec 3 autres violons, Paulette Izoird, Sylvio Schmidt, Emile Chavannes, une guitare, Jean "Matelo" Ferret, et une contrebasse, Francis Lucas (qui a déjà joué avec Django). Le Septuor deviendra ensuite un "Octuor", avec aux guitares Louis Gasté et Emile Feldman, ainsi que Pierre Spiers à la harpe. La chanteuse Irène de Trébert complètera bientôt l'équipe.
1944 Raymond Legrand et Irène de Trébert sont contraints à la clandestinité, suite à des menaces des résistants qui voyaient d'un mauvais oeil leurs activités en période d'occupation allemande.
1945 A la libération, Michel Warlop était toujours dans l'orchestre de Raymond Legrand, nouvellement dirigé par Guy Paquinet (tb). Malheureusement, le violoniste sera également suspecté de collaboration avec les allemands, et se verra interdire toute activité musicale.
Il survivra alors en jouant dans les bars et discothèque de Bordeaux puis Perpignan. En fin d'année, il joue au Grand Hôtel de Font-Romeu et à Superbagnères dans les Pyrénées, avec Jimmy Rena (p), son épouse Mano (g) et Georges Herment (dr).
1946 La santé de Michel Warlop s'est gravement dégradée. Il continue malgré tout de jouer occasionnellement, et se consacre même à la photographie.
1947 Michel Warlop décède de la tuberculose, et de l'alcool, à l'hôpital de Bagnères-de-Luchon le mars. La station balnéaire Bagnères-de-Luchon a donné son nom à un jardin de la ville. A Douai, sa ville natale, une petite rue porte également son nom.
« Il n'a jamais eu la réputation qu'il méritait, car il était un des meilleurs violonistes et l'un des plus grands artistes de jazz en Europe. » Hugues Panassié