SELMER

Henri Selmer, clarinettiste issu d'une famille de clarinettistes, fonde en 1885 son entreprise de fabricant d'instruments de musique à vent (clarinettes et saxophones) et à becs (flûtes). Il s'installe à Mantes-la-Ville près de Paris en 1919. Les instruments sont vendus dans le monde entier.
Son frère Alexandre, également clarinettiste, fait connaître leurs instruments aux Etats-Unis. Ses clarinettes y seront connues sous la marque "Alexandre".
Mario Maccaferri1921 : début de la fabrication de saxophones, et rachat, en 1929, de la société d'Alphonse Sax, inventeur de l'instrument.
De 1932 à 1952 : l'atelier Selmer fabrique plus de 900 guitares, avec la collaboration du guitariste-luthier Mario Maccaferri, durant 18 mois. Ces guitares seront rapidement adoptées par Django Reinhardt, dans la version avec petite rosace, élaborée après le départ de Mario Maccaferri, ce qui contribuera fortement à la notoriété de la marque.
Depuis, l'entreprise Selmer s'est recentrée sur la fabrication de saxophones et de clarinettes.
Les guitares de "type Selmer" étaient nées, et leur fabrication sera reprise par d'autres luthiers, comme Busato, et Favino. Di Mauro.
Les guitares de jazz manouche de type Selmer sont habituellement équipées de cordes à tirant de 10-45 ou, sur les modèles fabriqués depuis 1980, des cordes 11-46. Souvent des Argentine de Savarez.

Guitare Selmer n° 503 de DjangoLa guitare Selmer de Django était la n°503, fabriquée en 1940. Mais il lui arrivait de jouer avec d'autres guitares, comme lors de sa tournée aux Etats Unis, où il utilisait une Gibson ES-300.

Caractéristiques de la guitare Selmer de Django :
Cordes métalliques - Fond et éclisses en palissandre plaqué d'acajou à double filet d'ébène. Chevalet mobile en ébène - Touche plaquée d'ébène - 21 frettes - avec 14 cases hors de la caisse, contrairement aux premières versions qui en avaient 12.
Source : Cité de la musique
La Selmer 504 a appartenu à Stochelo Rosenberg.

BUSATO

Né en 1902 en Italie, et fils de menuisier, Bortolo Busato avait appris le métier d'ébéniste, avant d'arriver en France en 1925.
En 1931, il ouvre son atelier de lutherie à Paris. Après l'apparition des premiers modèles Selmer-Maccaferri, l'atelier Busato répond à la demande en fabricant des guitares basées sur ces modèles.
1942 : Bortolo Busato ouvre une première boutique au boulevard Ménilmontant, Paris 20ème, à l'enseigne "Tout pour la musique".
1943 : Installation d'un très grand atelier de fabrication et de négoce de tous instruments de musique.
Beaucoup de jeunes luthiers seront formés dans cet atelier, comme Jacques Favino.

Bortolo Busato En 1945, l'atelier Busato fait déjà travailler 26 ouvriers luthiers, qui fabriquent également des accordéons et des batteries. Les effectifs dépasseront la quarantaine, sans compter les nombreux sous-traitants.
1946 : Ouverture d'une deuxième boutique "Tout pour la musique"rue Amelot dans le 11ème arrondissement de Paris. Busato fournit la première guitare manouche électrifiée à Saranne Ferret.
Bortolo a décidément le sens du commerce : dans les années 50 il ajoute à ses activités l'importation de bois d'ébénisterie.
Après la fermeture des ateliers Selmer, la production de guitares Busato type Selmer va décliner, en nombre et en qualité.
Bortolo Busato décède en 1960.

Source : Guitaremag

Bortolo Busato est le premier luthier à fabriquer des copies des guitares Selmer-Maccaferri.

FAVINO

Jacques Favino a été très jeune passionné par le travail du bois. Après un apprentissage chez un ébéniste, dans les années 1940, il fut contraint de travailler dans la mécanique, comme tourneur, dont plus de 2 ans en Allemagne, en 1943 pendant la guerre, en "Service de Travail Obligatoire".
Jacques FavinoDe retour en France, il est embauché chez le luthier Busato, chez qui il rencontre Jean Chauvet, lui aussi excellent luthier, et qui va tout apprendre au jeune Jacques Favino.
Après ses journées chez Favino, le soir, Jacques va donc travailler et étudier la lutherie du violon chez Jean Chauvet, avec lequel il est très ami.
Quelques mois plus tard, ils installent ensemble leur propre atelier de lutherie, au départ essentiellement consacré au violon.
Suite à la visite d'un gitan venu demander la réparation de sa guitare, les deux complices se lancent dans la fabrication de guitares manouches. Leurs premières productions seront étiquetées "Chauvet-Favino".
En 1952, suite à la fermeture des ateliers Selmer, il a été demandé à Jacques Favino de fabriquer les dernières commandes en cours.

G. Brassens - J. Favino - M. Le Forestier - P. TcherniaEn 1956, suite à un désaccord, chacun décide de suivre son chemin séparément : Jean Chauvet installe un autre atelier, uniquement pour le violon, et Jacques Favino se lance exclusivement dans les guitares, de toutes sortes : jazz, folk, 12 cordes.
Jacques va améliorer le concept Selmer. Entre autres particularités, il écoute d'abord jouer le musicien client, pour déterminer les détails de conception de la guitare qu'il va lui fabriquer.
Après quelques prototypes Selmer-Favino largement validés par des guitaristes corses, et une excellente réputation galopante, beaucoup de guitaristes manouches deviendront également clients fidèles de sa lutherie, dont Matelo Ferré qui deviendra un ami, Joseph Reinhardt, Jacques Montagne, Maurice Ferret, Boulou et Elios Ferré, Raphaël Fays, Biréli Lagrène, Mondine Reinhardt, Patrick Saussois, Angelo Debarre, Moreno, Hans'che Weïss, le trio Rosenberg ... D'autres guitares ont été achetées de toute l'europe et des Etats-Unis.
Jean Pierre FavinoDans les années 60, l'atelier commence à souffrir de la concurrence des fabrications industrielles japonaises, de moindre qualité mais beaucoup moins chère.
De 1968 à 1972, quand il n'est pas à l'école, Jean Pierre Favino commence à travailler avec son père, puis y travaille à temps plein dès 1973. Il prend seul la succession en 1984. 1990 : il décide de quitter l'agitation de Paris pour installer son atelier à Castelbiague, au sud de Toulouse, près des Pyrénées.

Sources :

• Interview de Jean Pierre Favino dans son atelier: Guitaremag
• Biographie de Jacques Favino : Guitaremag
• L'histoire des luthiers Favino, par Jean Pierre Favino
• Le livre "Histoire des luthiers Jacques et Jean Pierre Favino"
• Les guitares de Jacques Favino en photo, par n°.
• Les guitares de Jean Pierre Favino, par n°.
• Site de Jean Pierre Favino

 

DI MAURO

Une famille de luthiers :

• Antoine Di Mauro (1900-1976)
• Joseph Di Mauro (1894-1966) frère d'Antoine
• Joseph Di Mauro (1932-2001) fils d'Antoine.

Joseph Di Mauro arrive le premier à Paris, en 1925. Il travaille chez le luthier Gallesi, dont il reprendra la succession en 1952.

Antoine Di Mauro, après avoir fabriqué des mandolines et des guitares en Italie, arrive à Paris en 1934.
En 1936, il ouvre son atelier de luthier. Sa femme et ses 3 enfants quittent l'Italie pour le rejoindre.

En 1949, après quelques déménagements, Joseph a 15 ans, et travaille déjà avec son père et ses frères dans l'atelier familiale "La lutherie moderne".
Les guitares Di Mauro se vendent bien, en particulier celles de type Selmer-Maccaferri, mais également des créations originales. Beaucoup d'artistes de l'époque utilisent une guitare Di Mauro.

Après le départ en retraite de son paère Antoine, Joseph Junior sera le seul à prendre la succession, dans l'atelier qui se nomme désormais "Di Mauro Luthier".
L'aventure s'arrête en 1993, quand son atelier doit être détruit, suite à un plan d'urbanisation.

Source:  Site de Dorothée Dimauro, fille de Joseph Di Mauro

Visite à l'atelier Di Mauro en 1976 (A l'occasion d'un recensement d'appartements). Interview de Joseph Di Mauro, avec son père Antoine Di Mauro à l'écoute en arrière-plan.

CASTELLUCCIA

L'histoire du luthier Castellucia a débuté au début du sciècle dernier en Italie avec Francesco, qui fabrique des violons. Fin des années 30, son fils Jean Baptiste, formé au métier en Italie, s'installe à Paris Porte de Montreuil, et fabrique des guitares. Une rencontre avec Django Reinhardt incite le luthier à se spécialiser dans les guitares manouches de type Selmer/Maccaferri.

3 générations de luhiers CastelluciaEn 1954, son fils Jacques se forme à l'art du luthier, en s'orientant plus particulièrement vers la guitare classique, en forte demande à cette époque, notamment dans les conservatoires de musique, puis les guitares de concert.

Dans les années 90, Jean-Baptiste, fils de Jacques, arrive également dans l'atelier familial, puis s'installe au coeur de Paris, rue de Rome, où il fabrique désormais des guitares classiques, flamenco, et jazz manouche.

Jean-Baptiste Castelluccia
3, rue de Constantinople - 75008 Paris

64 rue du Puits - 14600 Honfleur

www.castelluccia.fr/fr/       Visite au magasin Castellucia

Des 5 grands concepteurs et fabricants de guitares manouches, il n'en reste que deux : Jean Pierre Favino, fils de Jacques, et Jen-Baptiste Castellucia. Mais d'autres luthiers ont également pris la succession, en se basant sur les modèles les plus emblématiques des anciens, et en proposant des nouveaux modèles de guitares :

ALD

 

MAURICE DUPONT

 

MAISON HOSSTLER